Adieu les dinosaures

La scène politique au royaume chérifien est un véritable cirque très prestigieux avec des tigres, des trapézistes, des hôtesses mais surtout des dinosaures.
Cette dernière espèce mériterait, ma foi, une attention très particulière d’une part car derrière sa pseudo-puissance apparente gît une fragilité extrême et d’autre part, car elle orne notre parc zoologique national et fait la bonne affaire des salons de la capitale, photographes professionnels, antiquaires, journaux de caniveau, chroniqueurs en mal d’inspiration (tenez, je me reconnais là) et autres dompteurs d’animaux sauvages.
Nos dinosaures nationaux devraient être fiers en ce moment là, l’une de leurs figures de proue vient de remporter haut les mains le poste de président effectif du mouvement populaire ressuscité, quelques jours seulement après avoir qualifié les congressistes de « bakhouch », littéralement « bestioles ».
Moralité de la chose, les dinosaures gardent un charisme hors pair inexpliqué car n’obéissant à aucune théorie relationnelle.

Revanchard, Mahjoubi Aherdane, a su se redonner justice et retrouver un poste d’où il a été expulsé d’une manière humiliante il y a une vingtaine d’années de cela. Deuxième enseignement, un dinosaure politique made in Morocco est un revanchard c’est exactement sa caractéristique qui prouve qu’il est atteint entre autres d’éléphantiasis.
Le « Zayegh », à 93 ans, démontre une avidité politique inébranlable et refuse catégoriquement d’être étiqueté comme une pièce de l’histoire.
Troisième conclusion, le dinosaure est un phénix qui a non seulement sept âmes mais aussi sept faciès et sept tenues politico-vestimentaires.
En résumé, un dinosaure politique national est un être charismatique atteint d’éléphantiasis, de caméléonisme donc « multitaré ».
Et les dinosaures il y en a plusieurs, ils existent partout non seulement dans les partis politiques et les syndicats mais aussi dans, les ONG (pardon OG), l’armée, les médias, les CHU...

La politique « nâamiste » étant transorganisationnelle. Etres végétatifs anté-historique légitimisés par la simple loi d’ancienneté malgré une virginité perdue depuis la nuit des temps par un proxénétisme politico-induit, les dinosaures sont aussi amusants hilarants parfois même sympathiques tel un Abbas Fassi déclarant sans vergogne que le Maroc doit ses malaises aux pourparlers d’Aix-les-bains et au monopole des richesses par certains milieux. Y a Salam !!!
Le dinosaure a aussi une mémoire courte hypersélective qui ne retient que ce qu’elle veut. La mémoire courte d’un dinosaure est exactement la raison derrière sa longévité malgré ses multiples tares. Les dinosaures aiment paraître sur les colonnes des journaux et sur la télé et se sentent blessés en cas de non couverture de l’un de leurs Moussems (pardon congrès)... De quoi faire perdre du sacré temps à Ahmed Ghazali et sa HACA.

Un dinosaure est donc exhibitionniste.
Le dinosaure est aussi un politicien de piètre qualité, « nâamiste », populiste.Un sacré mélange qui a engendré un chimérique exercice de politique politicienne. Etymologiquement, le dinosaure est un terme qui dérive de dinosauria littéralement lézard terrible, et nos dinosaures maison sont beaucoup plus terrifiant dans la mesure où ils ont dû éliminer plusieurs lézards plus coriaces, la carrière d’un dinosaure étant un exercice de sélection anti-darwinienne.
Si je vous parle aujourd’hui de ses êtres anté-historiques vestigiels c’est juste pour vous annoncer une bonne nouvelle, beaucoup plus bonne que les milliards émiratis récemment injecté dans le royaume. Nos dinosaures multiplient les tares : gigantisme, organes disproportionnés, retard synaptique... Tout laisse prédire que cette espèce est en impasse évolutive précipitant son extinction...
Adieu les dinosaures !!!

Par Othmane Boumaalif pour "Le Courrier du Nord"

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